Laurent Guillet
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Laurent Guillet
Des fleurs sur les cailloux - EdLes Enfants de la Guerre se racontent - Amicale Nationale des Enfants de la Guerre
"Si les consignes allemandes très strictes de 1940, ordonnenet aux soldats d' être "corrects, très correct",avec le peuple français, les lois aryennes, quand à elles, interdisent formellement au nom de la pureté de la race, d'entretenir des rapports intilmes avec les populations occupées. Mais entre la promulgation d'une telle loi et l' Occupation au quotidien, il y a un large fossé. Quelle loi peut empêcher un regard, un sourire, quelques mots, un flirt ou même une liaison en temps d' occupation? Quelle loi inique peut interdire à une femme et un homme de s'aimer, même si celui-ci était ennemi? Aucune! Et pourtant des textes de ce genre ont existé ! Mais heureusement pour le genre humain, ils n'ont jamais été respectés !"
Ce passage du "mot de l'éditeur" m'ont touchés, la simplicité des mots m'a donné envie de poursuivre le livre bien sûr, j'y découvre émotion, blessures, amour, sincérité et sûrement un zeste démotion personnelle en souvenir de mes grands-parents qui ont vécu l'occupation, le statut de prisonnier aussi pour mon grand-père,
Tendresse vers eux ce soir.
danielle
"Si les consignes allemandes très strictes de 1940, ordonnenet aux soldats d' être "corrects, très correct",avec le peuple français, les lois aryennes, quand à elles, interdisent formellement au nom de la pureté de la race, d'entretenir des rapports intilmes avec les populations occupées. Mais entre la promulgation d'une telle loi et l' Occupation au quotidien, il y a un large fossé. Quelle loi peut empêcher un regard, un sourire, quelques mots, un flirt ou même une liaison en temps d' occupation? Quelle loi inique peut interdire à une femme et un homme de s'aimer, même si celui-ci était ennemi? Aucune! Et pourtant des textes de ce genre ont existé ! Mais heureusement pour le genre humain, ils n'ont jamais été respectés !"
Ce passage du "mot de l'éditeur" m'ont touchés, la simplicité des mots m'a donné envie de poursuivre le livre bien sûr, j'y découvre émotion, blessures, amour, sincérité et sûrement un zeste démotion personnelle en souvenir de mes grands-parents qui ont vécu l'occupation, le statut de prisonnier aussi pour mon grand-père,
Tendresse vers eux ce soir.
danielle
Dernière édition par Admin- DanielleLB le Sam 8 Jan - 13:20, édité 3 fois
Poème - "Pour mon père absent"- (Für meinen abwesenden Vater)
"Bonjour PAPA,
Excuse-moi, c'est la première fois que je t'écris
Toi que je ne connais pas. Toi que je n'ai vu qu'une fois,
Toi à qui je n'ai pu rien dire, Toi qui n'a pu rien me dire,
Toi qui pourtant étais mon papa...
Ni Toi, Ni Moi ne parlions la même langue,
Ton language, qui fut aussi le mien,
Celui que j'ai entendu aux premières heures de ma vie,
Celui que l'on m'a parlé pendant un an et demi,
Celui, aussi, que l'on a interdit de parler
En France
Celui que j'ai perdu comme je t'ai perdu.
Je t'ai rencontré, Papa, seulement rencontré;
Je ne t'ai pas retrouvé, j' ai rencontré mon Papa,
Cet inconnu que mes yeux de quatorze ans regardaient pôur la première fois,
Je t'ai encore regardé pendant quelues petits jours.
De ces soirées d' été qui ne t'avaient pas donné congé.
On s'est regardé... Je t'ai regardé ;
Nous étions comme deux étrangers qui savaient sans pouvoir se parler...
Sûr que tu en savais plus que moi... Tu n'as rien pu me dire.
Celle avec qui tu m' as conçu, pas beaucoup plus.
On s'est croisé, Papa, rien qu'une fois, sans pouvoir se parler.
J' ai reçu de toi quelques pauvres petits cadeaux;
Une paire de bottes en cuir avec des semelles cloutées,
Les mêmes que portaient ces militaires que l'on voit dans les documentaires,
Un appareil photo sans pellicule, resté vide pour toujours,
Un beau pipeau de bois avec lequel j'ai souvent joué : "fais ta prière Tom Dooley"
Puis le temps a tout dispersé dans les turbulences d'une trentaine de déménagements.
Maintenant que je suis grand-père, Papa, je me demande encore pourquoi?
Bien sûr, on m'a souvent dit : " c'était la guerre..."
Il n'y a pas si longtemps que je sais que nous sommes encore des dizaines de milliers.
Le silence des autres m'avait tout caché,
Mon silence me laissait à côté,
Gêné, emprunté, comme un étranger,
J' étais là, j'y étais bien et ce "là" s'en est allé
En me laissant chez ce quelqu'un d'autre,
Etranger, que ma mère avait épousé.
J'ai résisté.
Toute ma vie, j'ai résisté devant tous ceux qui pensaient que je sois plutôt autrement.
Toute ma vie, j'ai cherché à entendre pourquoi les uns pensent qu'il faut être "comme çà"
Parce qu' il a été décidé que ça devait être "comme ça"...
J'ai souvent entendu ce mot "Discipliné"
Ils étaient disciplinés, tous ceux dont les "restes"
Sont sous les croix des cimetières des deux "grandes guerres"
Ils étaient "disciplinés", tous ceux qui spolié, déporté, asphyxié, brûlé
Ces milliers de gens qui avaient le tort d' être "juifs", "tziganes", homosexuels, schizophrènes
Ou qui n' étaient pas d'accord...
Ils étaient disciplinés, les policiers français qui ont parqué au "V el d' Hiv" ces familles parisiennes,
Il fallait de la discipline pour les charger comme du bétail dans des wagons sans commodités.
Ils étaient disciplinés, ceux qui, dans la milice, torturaient les "terroristes"
Qui n'étaient que des résistants, refusant de se soumettre,
Rejetant les règles imposées par les occupants
Toi, Papa, as-tu résisté à la folie nazie?
Toi qui m'as laissé grandir sans toi?
Je voulais seulement te dire
Que depuis qu' ils ont voulu m'imposer une "fausse histoire"
Une histoire où tu n'existais pas
Je suis devenu "Résistant"
Partout où je suis passé, j'ai résisté
Je suis pourtant discipliné, Papa,
Mais seulement s'il s' agit de "vérités"
J'ai trop de sensibilité, Papa, parce que je sens la fausseté,
Parce que je sais quand ce n'est pas vrai
Voilà, Papa, je voulais te dire que je n'aime pas ceux qui ne résistent pas
Pourquoi, Papa, ne m'as-tu jamais invité chez toi?
Etait-ce ma mère qui ne voulait pas?
Celle qui t' écrivait que j' étais un garçon compliqué?
Je n'étais qu' un petit garçon solitaire qui s' interrogeait
Voilà, Papa, je ne suis pas sûr de l'existence de l' âma
Je souhaite seulement qu' elle existe
Trop d' hommes l'ont vendue aux démons
Du' ils soient généraux ou maréchaux-ferrants
Dans nos belles sociétés blanches d' Occident.
La vie est interressante, Papa, même si j'ai grandi sans Toi
Parmi des démons qui ne le savent pas
Croyant même qu'ils ont raison de ce qu' ils font
Comme Eichmann qui "obéissait" aux ordres
Je n'aime pas le désordre, Papa,
Mais je n'accepterai jamais un ordre
Qu' une idéologie d' hommes veut imposer
Comme furent imposées au "fil de l' épée" ces religions
Qui ont aussi pratiqué l'inquisition.
AU REVOIR, PAPA
Mon seul regret est d'avoir trop tôt perdu confiance
En tous ceux qui m'ont accompagné en pensant pouvoir me "manipuler"
J'espère au moins qu'on se rencontrera dans l' Au-delà.
C'est jamais facile de vivre sans son PAPA !
Siegfried Hubert Jüst
Nord-Pas-de-Calais"
Texte tiré "Des fleurs sur les cailloux" de l' Amicale Nationale des Enfants de la Guerre,
Je me permets de déposer ce poême, il m'inspire humanité, tendresse, interrogations, bien, mal ... A la fois sentiments et émotions
danielle
Excuse-moi, c'est la première fois que je t'écris
Toi que je ne connais pas. Toi que je n'ai vu qu'une fois,
Toi à qui je n'ai pu rien dire, Toi qui n'a pu rien me dire,
Toi qui pourtant étais mon papa...
Ni Toi, Ni Moi ne parlions la même langue,
Ton language, qui fut aussi le mien,
Celui que j'ai entendu aux premières heures de ma vie,
Celui que l'on m'a parlé pendant un an et demi,
Celui, aussi, que l'on a interdit de parler
En France
Celui que j'ai perdu comme je t'ai perdu.
Je t'ai rencontré, Papa, seulement rencontré;
Je ne t'ai pas retrouvé, j' ai rencontré mon Papa,
Cet inconnu que mes yeux de quatorze ans regardaient pôur la première fois,
Je t'ai encore regardé pendant quelues petits jours.
De ces soirées d' été qui ne t'avaient pas donné congé.
On s'est regardé... Je t'ai regardé ;
Nous étions comme deux étrangers qui savaient sans pouvoir se parler...
Sûr que tu en savais plus que moi... Tu n'as rien pu me dire.
Celle avec qui tu m' as conçu, pas beaucoup plus.
On s'est croisé, Papa, rien qu'une fois, sans pouvoir se parler.
J' ai reçu de toi quelques pauvres petits cadeaux;
Une paire de bottes en cuir avec des semelles cloutées,
Les mêmes que portaient ces militaires que l'on voit dans les documentaires,
Un appareil photo sans pellicule, resté vide pour toujours,
Un beau pipeau de bois avec lequel j'ai souvent joué : "fais ta prière Tom Dooley"
Puis le temps a tout dispersé dans les turbulences d'une trentaine de déménagements.
Maintenant que je suis grand-père, Papa, je me demande encore pourquoi?
Bien sûr, on m'a souvent dit : " c'était la guerre..."
Il n'y a pas si longtemps que je sais que nous sommes encore des dizaines de milliers.
Le silence des autres m'avait tout caché,
Mon silence me laissait à côté,
Gêné, emprunté, comme un étranger,
J' étais là, j'y étais bien et ce "là" s'en est allé
En me laissant chez ce quelqu'un d'autre,
Etranger, que ma mère avait épousé.
J'ai résisté.
Toute ma vie, j'ai résisté devant tous ceux qui pensaient que je sois plutôt autrement.
Toute ma vie, j'ai cherché à entendre pourquoi les uns pensent qu'il faut être "comme çà"
Parce qu' il a été décidé que ça devait être "comme ça"...
J'ai souvent entendu ce mot "Discipliné"
Ils étaient disciplinés, tous ceux dont les "restes"
Sont sous les croix des cimetières des deux "grandes guerres"
Ils étaient "disciplinés", tous ceux qui spolié, déporté, asphyxié, brûlé
Ces milliers de gens qui avaient le tort d' être "juifs", "tziganes", homosexuels, schizophrènes
Ou qui n' étaient pas d'accord...
Ils étaient disciplinés, les policiers français qui ont parqué au "V el d' Hiv" ces familles parisiennes,
Il fallait de la discipline pour les charger comme du bétail dans des wagons sans commodités.
Ils étaient disciplinés, ceux qui, dans la milice, torturaient les "terroristes"
Qui n'étaient que des résistants, refusant de se soumettre,
Rejetant les règles imposées par les occupants
Toi, Papa, as-tu résisté à la folie nazie?
Toi qui m'as laissé grandir sans toi?
Je voulais seulement te dire
Que depuis qu' ils ont voulu m'imposer une "fausse histoire"
Une histoire où tu n'existais pas
Je suis devenu "Résistant"
Partout où je suis passé, j'ai résisté
Je suis pourtant discipliné, Papa,
Mais seulement s'il s' agit de "vérités"
J'ai trop de sensibilité, Papa, parce que je sens la fausseté,
Parce que je sais quand ce n'est pas vrai
Voilà, Papa, je voulais te dire que je n'aime pas ceux qui ne résistent pas
Pourquoi, Papa, ne m'as-tu jamais invité chez toi?
Etait-ce ma mère qui ne voulait pas?
Celle qui t' écrivait que j' étais un garçon compliqué?
Je n'étais qu' un petit garçon solitaire qui s' interrogeait
Voilà, Papa, je ne suis pas sûr de l'existence de l' âma
Je souhaite seulement qu' elle existe
Trop d' hommes l'ont vendue aux démons
Du' ils soient généraux ou maréchaux-ferrants
Dans nos belles sociétés blanches d' Occident.
La vie est interressante, Papa, même si j'ai grandi sans Toi
Parmi des démons qui ne le savent pas
Croyant même qu'ils ont raison de ce qu' ils font
Comme Eichmann qui "obéissait" aux ordres
Je n'aime pas le désordre, Papa,
Mais je n'accepterai jamais un ordre
Qu' une idéologie d' hommes veut imposer
Comme furent imposées au "fil de l' épée" ces religions
Qui ont aussi pratiqué l'inquisition.
AU REVOIR, PAPA
Mon seul regret est d'avoir trop tôt perdu confiance
En tous ceux qui m'ont accompagné en pensant pouvoir me "manipuler"
J'espère au moins qu'on se rencontrera dans l' Au-delà.
C'est jamais facile de vivre sans son PAPA !
Siegfried Hubert Jüst
Nord-Pas-de-Calais"
Texte tiré "Des fleurs sur les cailloux" de l' Amicale Nationale des Enfants de la Guerre,
Je me permets de déposer ce poême, il m'inspire humanité, tendresse, interrogations, bien, mal ... A la fois sentiments et émotions
danielle
Poême- A nos pères allemands
Poême dédié par Josiane Mauchauffée aux "Enfants de la Guerre" qui n'ont pas encore retrouvé leur famille.
" Quel âge aviez-vous donc? Vingt ans, trente peut-être,
Des rêves plein le tête, et du soleil au coeur;
L' avenir rayonnait, promesse de bonheur,
Et gourmands de la vie, vous vouliez tout connaître.
Vous aviez une mère, un foyer, des amis,
Parfois une amoureuse, ou même un mariage...
Mais au ciel allemand menaçait un orage:
Der Krieg! "Je dois partir, adieu liebe Mutti.
Je reviendrai bientôt, je t'écrirai souvent !"
Et c'est déjà la France, Paris, la Normandie,
Les villages paisibles aux filles si jolies...
Vous étiez jeunes, gais, polis et souriants,
Et nos mères étaient douces, elles vous ont aimés.
Accident ou amour, un jour nous sommes nés,
Nous, enfants de la guerre, indicible innocence,
Unissant dans nos vies l' Allemagne et la France.
Oh, Papas allemands ! De ces amours françaises,
Que vous est-il resté? Un prénom, un parfum,
La douceur d'une peau, l'espior de lendemains,
Ou l'oubli, pour certains, comme un feu qui s'apaise ?
Pensiez-vous à nos mères, en tombant en Russie,
A EL Alamein, à Rom, en Italie ?
Vous êtes dans nos têtes, et hantez notre vie.
Qui étiez-vous ?
Avons-nous votre front, vos yeux, votre sourire?
Etiez-vous doux et tendres, ou monstres endurcis ?
Qui le saura jamais, et pourra nous le dire ?
Par-delà votre absence, et notre long calvaire,
Tout au fond de nos coeurs, nous vous aimons, ô pères,
Nos Papas disparus, nos Papas recherchés, nos Papas allemands."
Josiane Mauchauffée
Ile-de-France
Un autre texte, Amour et délicatesse, il me pose et propose respect ...
Pourquoi tant de manques, de souffrances pour toucher, effleurer parfois, les sentiments vrais?
danielle
" Quel âge aviez-vous donc? Vingt ans, trente peut-être,
Des rêves plein le tête, et du soleil au coeur;
L' avenir rayonnait, promesse de bonheur,
Et gourmands de la vie, vous vouliez tout connaître.
Vous aviez une mère, un foyer, des amis,
Parfois une amoureuse, ou même un mariage...
Mais au ciel allemand menaçait un orage:
Der Krieg! "Je dois partir, adieu liebe Mutti.
Je reviendrai bientôt, je t'écrirai souvent !"
Et c'est déjà la France, Paris, la Normandie,
Les villages paisibles aux filles si jolies...
Vous étiez jeunes, gais, polis et souriants,
Et nos mères étaient douces, elles vous ont aimés.
Accident ou amour, un jour nous sommes nés,
Nous, enfants de la guerre, indicible innocence,
Unissant dans nos vies l' Allemagne et la France.
Oh, Papas allemands ! De ces amours françaises,
Que vous est-il resté? Un prénom, un parfum,
La douceur d'une peau, l'espior de lendemains,
Ou l'oubli, pour certains, comme un feu qui s'apaise ?
Pensiez-vous à nos mères, en tombant en Russie,
A EL Alamein, à Rom, en Italie ?
Vous êtes dans nos têtes, et hantez notre vie.
Qui étiez-vous ?
Avons-nous votre front, vos yeux, votre sourire?
Etiez-vous doux et tendres, ou monstres endurcis ?
Qui le saura jamais, et pourra nous le dire ?
Par-delà votre absence, et notre long calvaire,
Tout au fond de nos coeurs, nous vous aimons, ô pères,
Nos Papas disparus, nos Papas recherchés, nos Papas allemands."
Josiane Mauchauffée
Ile-de-France
Un autre texte, Amour et délicatesse, il me pose et propose respect ...
Pourquoi tant de manques, de souffrances pour toucher, effleurer parfois, les sentiments vrais?
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