Arbre&Lueur
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Rechercher
 
 

Résultats par :
 


Rechercher Recherche avancée

Derniers sujets
» Atelier animé par Géraldine
Un témoignage... EmptyDim 15 Avr - 22:01 par Admin- DanielleLB

» Un témoignage...
Un témoignage... EmptyVen 6 Jan - 23:40 par Admin- DanielleLB

» Chez MOI ...
Un témoignage... EmptyMer 3 Juin - 15:45 par Admin- DanielleLB

» coucou blanche
Un témoignage... EmptyLun 16 Mar - 13:11 par blanche

» AtelierMandalCréatif
Un témoignage... EmptyMar 10 Mar - 16:15 par Admin- DanielleLB

» Projets2015
Un témoignage... EmptyDim 8 Mar - 21:43 par Admin- DanielleLB

» Vendredi 23 février 2015
Un témoignage... EmptySam 24 Jan - 0:47 par corinne11

» La technique métamorphique
Un témoignage... EmptyMer 14 Jan - 10:18 par Invité

» Lever de soleil
Un témoignage... EmptyMer 5 Nov - 21:50 par Invité

Navigation
 Portail
 Index
 Membres
 Profil
 FAQ
 Rechercher
Partenaires
créer un forum
Avril 2024
LunMarMerJeuVenSamDim
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
2930     

Calendrier Calendrier

Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Un témoignage...

Aller en bas

Un témoignage... Empty Un témoignage...

Message par Admin- DanielleLB Jeu 17 Jan - 23:23

Bonsoir,

Bel article, beau témoignage ... Merci

http://next.liberation.fr/sexe/2013/01/04/marcel-nuss-touchable_871738

Les rideaux sont tirés, la pièce n’est pas très grande, elle
ressemble à toutes les chambres d’Ibis à travers la France. A quelques
détails près, comme le lit légèrement surélevé par des plots en bois. «Je suis un client très régulier, c’est pour me rendre service»,
explique Marcel Nuss, depuis son fauteuil roulant. Lourdement handicapé
par une amyotrophie spinale, une maladie congénitale et évolutive, il
ne peut pas se déplacer tout seul. Tous les muscles de son corps se sont
atrophiés. A 19 ans, il a été trachéotomisé. Le souffle de la pompe du
ventilateur, alimentant en air la sonde endotrachéale, rythme la
conversation. Inspirer. Expirer.

Marcel Nuss se bat pour le droit des handicapés à avoir une vie sexuelle. Il vient de publier un essai, Je veux faire l’amour.
Il y raconte sa fréquentation d’escort-girls, pendant un an. Une
enquête, menée selon lui pour connaître l’avis de nouvelles femmes, pour
comprendre leurs rapports à un corps difforme. Il n’a pas attendu les
relations tarifées pour avoir une vie sexuelle mais avoir la possibilité
de payer relève pour lui d’une nécessité. Depuis des années, il milite
pour que les handicapés puissent faire l’amour. En 2007, il cofonde le
Collectif handicaps et sexualités (CHS) où il défend le droit à une
assistance sexuelle. En France, les gouvernements successifs se sont
toujours prononcés contre, l’assimilant à de la prostitution. La
tendance actuelle étant plus à l’abolitionnisme et à la pénalisation du
client. Le souffle de la pompe. Inspirer. Expirer.

Marcel Nuss est né à Geispolsheim, près de Strasbourg, un petit village alsacien typique, en 1955.«A l’époque, c’était le Moyen-Âge pour les soins médicaux Son père est menuisier, sa mère ne
travaille pas. Malgré les difficultés, ils ne le placent pas en
institution. Il va à l’école du village, presque comme un enfant normal,
avec son frère et ses deux sœurs, épargnés par la maladie. Il se
souvient : «Le lieu n’était pas accessible pour les handicapés. Mes instituteurs et mes camarades portaient mon fauteuil
A 14 ans, sa maladie s’aggrave, il ne peut plus suivre les cours. Il
déprime, seul, dans sa chambre. A 19 ans, il fait un arrêt respiratoire,
tombe huit jours dans le coma. Il est admis en service de réanimation
où il restera six ans. Les infirmières viennent souvent lui raconter
leurs histoires d’amour, leurs peines de cœur, leurs joies sexuelles. «J’étais très attiré par les femmes, se remémore-t-il. Je refusais de me résigner à mon handicap. Je ne voulais pas être un curé malgré moi.»
Mais lorsqu’il veut leur parler de ses envies, elles détournent le
regard, changent de sujet. Un handicapé n’est pas censé avoir du désir.
Un jour, à l’une d’elle, il demande de soulever son pantalon. Il bande.
Elle quitte la pièce. Il a honte. A l’hôpital, il se met à lire,
boulimique. Il découvre la poésie, Rimbaud surtout. Il s’intéresse aux
peintres, Picasso, Dalí. «Ils représentent des personnes qui me ressemblent. J’ai un corps surréaliste.»
Tellement surréaliste que les réactions des gens sont parfois
violentes. Dans la rue, une femme s’approche de son accompagnante : «Madame, il faut le tuer.» Elle s’enfuit sans dire un mot de plus. Le souffle de la pompe. Inspirer. Expirer.
A l’hôpital, encore. Il a 23 ans, il ne cesse de regarder une nouvelle nfirmière, Gab, deux ans plus jeune que lui. «Une nuit, je savais qu’elle était de garde, je l’ai appelée. Nous avons parlé pendant des heures.» Une amitié se noue. Elle se transforme au bout de quelques mois en amour. Elle décide de l’emmener habiter chez elle. «Le personnel soignant lui a dit qu’elle était folle», raconte-t-il. Elle passe outre et démissionne. «Les premiers temps ont été très difficiles
Elle est obligée de s’occuper de lui vingt-quatre heures sur
vingt-quatre. Ils apprennent à faire l’amour de manière différente. Dans
son livre, Marcel Nuss raconte en détail chaque expérience avec les
prostituées. La confiance avec ses accompagnants doit être totale. Ils
le préparent, l’installent dans le lit, connaissent tout de son corps,
de sa vie sexuelle. Avant l’acte, il aime passer du temps à discuter
avec les escort-girls. La relation n’est jamais que physique, mais il
écrit aussi qu’il jouit, il écrit qu’elles jouissent. «On fait
une confusion. A partir du moment où quelqu’un ne bouge pas, on pense
qu’il est forcément tétraplégique. Mais dans mon cas, j’ai toute ma
sensibilité»,
explique-t-il. Pour lui, l’absence de mobilité n’est pas un problème. «Les femmes apprennent en général à être passives. Avec moi, elles sont obligées d’être actives, d’écouter leurs corps», juge-t-il. Le souffle de la pompe. Inspirer. Expirer.
Sa femme assure toutes les charges. Ils ont deux enfants.
Aujourd’hui, Mathieu est instituteur, Elodie, musicothérapeute. Ils sont
valides. En 2001, Marcel et Gab se séparent. A l’époque, il n’a le
droit qu’à 900 euros pas mois, soit l’équivalent de trois heures
d’accompagnement par jour. Or, il ne peut rester sans surveillance. Dans
l’état de la loi, il se dirige tout droit vers une institution
spécialisée. L’homme est obstiné. Il menace de faire une grève de la
faim. Il rencontre Ségolène Royal, alors ministre déléguée aux Personnes
handicapées. «Elle est restée scotchée sur le pas de la porte», raconte-t-il. «Elle m’a dit : "Monsieur Nuss, vous êtes venus exprès pour me voir ?" - Oui, madame ! - Monsieur Nuss, il
ne fallait pas, on aurait pu faire l’entretien par téléphone. - Mais
madame, alors, vous ne m’auriez pas vu.»
Grâce à son combat, la loi change et lui garantit l’autonomie du maintien à domicile. «En
avril 2002, j’ai commencé à recevoir environ 10 000 euros d’aides
publiques par mois, qui me permettent de rémunérer l’équivalent de cinq
accompagnants,
explique-t-il. Il a fallu un divorce pour qu’il y
ait une révolution en France. Tout le monde me disait : "Marcel, tu es
fou, on va te laisser crever. Tu n’obtiendras rien."»
Il devient
auto-entrepreneur, parcourt la France pour donner des conférences. Il
écrit sa biographie, des essais, de la poésie. Il gagne 9 500 euros brut
par an. Grâce à cela, il commence à voyager en Europe. Le souffle de la
pompe. Inspirer. Expirer.
Il rencontre une autre femme, une de ses accompagnantes. Ils restent ensemble plusieurs années. «Le fait d’être médiatisé, d’avoir une reconnaissance, a changé mon image. C’est différent pour mes compagnes maintenant»,
pense-t-il. L’année dernière, il a adhéré au Syndicat du travail sexuel
(Strass), mais, peu à peu, il se désengage de ses différentes
associations. «Je veux prendre du temps pour moi.» Il pense
qu’il est bisexuel. Il n’a pas encore testé avec les hommes. Il hésite.
Il n’a plus vraiment besoin d’assistant(e) sexuel(le) mais se bat pour
les autres. Il n’oubliera jamais ses années de solitude. «J’espère
qu’à terme toute personne souffrant de misère affective et sexuelle
pourra en bénéficier, qu’elle ait un handicap ou non»,
défend-il. Un droit, mais pas un dû, il ne souhaite pas que cela soit remboursé.


En 6 dates


3 juillet 1955 Naissance.

1978 Rencontre Gab.

2002 Divorce.

2002-2007 Président de la Coordination handicap et autonomie.

2007-2011 Cofondateur du Comité handicaps et sexualités.

2012 Publie Je veux faire l’amour (Autrement).
Admin- DanielleLB
Admin- DanielleLB
Admin

Messages : 810
Points : 1119
Réputation : 6
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 61
Localisation : Bretagne

https://arbre-lueur.forumgratuit.org

Revenir en haut Aller en bas

Un témoignage... Empty Re: Un témoignage...

Message par Admin- DanielleLB Ven 6 Jan - 23:40

A relire... Smile
Admin- DanielleLB
Admin- DanielleLB
Admin

Messages : 810
Points : 1119
Réputation : 6
Date d'inscription : 19/11/2010
Age : 61
Localisation : Bretagne

https://arbre-lueur.forumgratuit.org

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum